Célébration — Préface, Paris
Les Soirées Nomades, REVUE 9, Marie Losier déménage — Fondation Cartier, Paris
(PERFORMANCE)
Rock in Progress
(PERFORMANCE)
Loveable losers
Just do it
(PERFORMANCE)
Loveable losers
(INSTALLATION)
Front windows
(PARTICIPATION)
Grotta profunda
(PERFORMANCE)
Sosie or not sosie
Just do it
(FILM) & (INSTALLATION)
Et pour quelques dollars de moins
La chevauchée fantastique
- (PERFORMANCES)
- (INSTALLATIONS)
- (FILMS)
(P)
Célébration
(PERFORMANCE)
L'art est un point de vue et plus il est intéressant plus il est puissant. Il n'est en fait pas question d'esthétique car on ne peut s'y abstraire. C'est une question de regard et de sensibilité. Il s'agit là de l'euphorie constante dont parlait Marcel Duchamp ou la fête permanente de Filliou. Lorsque vous êtes pris par cette euphorie, il ne vous reste plus qu'à en rendre compte. Il nous faut rendre compte de cet événement marquant qui a donné lieu à création. Et c'est au hasard d'une rencontre, d'une promenade qu'il peut nous sauter à la figure. Cette euphorie m'a pris en avril 2013. Je suis tombé amoureux!
C'est sans nul doute le sentiment le plus créatif qu'on puisse avoir. Les choses produites à ce moment là me touchent profondément car la fragilité et la spontanéité y trouvent leur place. La femme que j'ai rencontrée nourrie une passion sans limite pour les boulangeries et pâtisseries en tout genre. Elle m'a appris à détecter un bon croissant et une baguette bien cuite.
Et si j'ai eu cette idée d'événement, c'est que nous nous baladions dans la rue du faubourg du temple lorsque nous nous sommes arrêtés devant un pâtissier Asiatique qui fabrique des gâteaux pour les anniversaires et des pièces montées pour les mariages.
Dans la vitrine étaient exposés des gâteaux sur lesquels étaient imprimés des photos très diverses comme par exemple deux grosses femmes à moitié dénudées à côté d'un enfant au visage angélique.
Le gâteau est un événement en soi, il véhicule tout un tas de tradition. Il est le symbole de l'événement ou plutôt d'un rituel bien rodé et j'ai immédiatement pensé qu'il était l'outil idéal pour organiser une exposition. L'occasion rêvée de mêler tout un tas de sentiments et de formes possibles.
Date de création
2013
Représentation
2013 / Célébration — Préface, Paris
Materiaux
Gâteau, crème, coulis et éclats d'amande
Artistes invités
Mikael Belmonte, Baptiste Chenin, Thomas Cristiani & Antoine Roux, Pauline Curnier Jardin, Simon Fravega d'Amore, Éléonore Joulin, Marie Losier et Bruno Persat
2013
Représentation
2013 / Célébration — Préface, Paris
Materiaux
Gâteau, crème, coulis et éclats d'amande
Artistes invités
Mikael Belmonte, Baptiste Chenin, Thomas Cristiani & Antoine Roux, Pauline Curnier Jardin, Simon Fravega d'Amore, Éléonore Joulin, Marie Losier et Bruno Persat
(P)
Sosie or not sosie
(PERFORMANCE)
Il existe en italien une subtilité dans le langage qui m'a particulièrement marqué. Pour dire je suis médecin, les italiens peuvent dire «faccio il medico», soit en français «je fais le médecin». Il y a donc une distinction possible entre la fonction d'un individu et son être. J'ai éprouvé un profond soulagement à cette alternative. Il est toujours compliqué d'avoir à se définir, le verbe être nous renvoie à des angoisses qui sont relatives à des questions existentielles tout à fait paralysantes. J'ai décidé de m'intéresser à ceux qui trop angoissés d'avoir à être finissent par faire quelqu'un d'autre: Les sosies.
Pour la performance «Sosie or not sosie», j'analyse des situations où la définition du verbe «être» peut à tout moment basculer. Lorsqu'on sait par exemple, que Charlie Chaplin est arrivé troisième à un concours de sosies de Charlot, alors la question du «soi» demeure encore plus floue. Je me suis laissé séduire par l'idée qu'une révolution dans le milieu des sosies était possible grâce à une imagination collective débordante…
Date de création
2012
Représentations
2012 / Coeur de Silex — La Gallerie, Noisy le sec
2012 / Les soirées plurielles — La MC2, Grenoble
Materiaux
Kit de performance
Participation temporaire
Baptiste Chenin
2012
Représentations
2012 / Coeur de Silex — La Gallerie, Noisy le sec
2012 / Les soirées plurielles — La MC2, Grenoble
Materiaux
Kit de performance
Participation temporaire
Baptiste Chenin
(P)
Loveable losers
(PERFORMANCE)
La performance sportive, qui inspire largement le modèle social dominant, soulève, à mon avis, de nombreuses questions à propos des valeurs qui fondent notre société (rentabilité, efficacité, dépassement à tout prix). La performance sportive est aussi un embrayeur pour le récit. Elle génère formes et histoires chez son spectateur (qu'il ait été directement présent ou non), ce qui crée chez lui une micro-aventure intellectuelle et personnelle.
Ce n'est pas tellement l'action sportive en elle-même qui m'intéresse mais plutôt la façon dont cet événement est reçu. Ce que je propose est une lecture supplémentaire de ce genre d'événements, à travers le prisme de mon expérience. Je m'interroge sur le concept de demi-record du monde, ce qui demande de procéder à de sérieuses analyses de situations. De Éric Moussambani à Georges Stuart Robertson, en passant par l'étude de la très scientifique courbe d'évolution des performances sportives à travers les âges, je dépeins les perdants magnifiques de l'histoire sportive. Dans cette performance «beamonesque», auto-dérision et glissements de sens mènent le spectateur jusqu'aux recoins de l'émotion sportive, là ou l'échec est aussi réussite.
Date de création
2010
Représentations
2012 / COB#2 — Le Cap, Saint-Fons
2012 / Les rencontres de la haute Romanche — Villard d'Arène
2011 / Festival l'art des corps — Lagorce
2011 / Festival Hors Piste — Centre G. Pompidou, Paris
2010 / La moitié des choses — Béton Salon, Paris
Materiaux
Kit de performance
Participation temporaire
Baptiste Chenin
2010
Représentations
2012 / COB#2 — Le Cap, Saint-Fons
2012 / Les rencontres de la haute Romanche — Villard d'Arène
2011 / Festival l'art des corps — Lagorce
2011 / Festival Hors Piste — Centre G. Pompidou, Paris
2010 / La moitié des choses — Béton Salon, Paris
Materiaux
Kit de performance
Participation temporaire
Baptiste Chenin
(P)
Just do it
(PERFORMANCE)
Just Do It est une sorte de conférence performée avec laquelle je tente d'enseigner des stratégies d'inadaptation au monde. J'utilise, pour soutenir mes démonstrations physiques, de nombreux accessoires: projections d'images trouvées sur Google, ballons de baudruche, collants en lycra, pistolets en plastique, paillettes… Je me définis comme un «imposteur»: un personnage qui se glisserait dans des rôles ou des situations lui permettant de mettre en œuvre des compétences qu'il a ou qu'il n'a pas, mais qu'il désire tester. Echec ou réussite deviennent alors des notions tout à fait relatives. La chute du patineur à glace côtoie l'anecdote mythique (Guillaume Tell), pour engendrer une histoire alternative du monde.
Date de création
2008
Représentations
2010 / Plateforme — Theatre de Privas, Privas
2009 / Festival Point d'impact — Villa Dutoit, Genève
2009 / Festival ACT09 — GRÜ, Genéve ; K3 Project Space, Zurich ; Kaskadenkondensator, Bâles
2009 / Quartier Rouge — Grrrnd Zero, Lyon
2008 / Esag, Grenoble
Materiaux
Kit de performance
Participation temporaire
Baptiste Chenin & Fanny Longueserre
2008
Représentations
2010 / Plateforme — Theatre de Privas, Privas
2009 / Festival Point d'impact — Villa Dutoit, Genève
2009 / Festival ACT09 — GRÜ, Genéve ; K3 Project Space, Zurich ; Kaskadenkondensator, Bâles
2009 / Quartier Rouge — Grrrnd Zero, Lyon
2008 / Esag, Grenoble
Materiaux
Kit de performance
Participation temporaire
Baptiste Chenin & Fanny Longueserre
(P)
Rock in progress
(PERFORMANCE)
La présence du corps, surtout dans le rock, n'est jamais neutre ou objective. Elle s'inscrit toujours dans un contexte social, une époque, une société. Elle intègre donc une certaine forme de radicalité. Le rock prend des formes très diverses, un pied de travers, une phrase ou un geste déplacé, un bruit hasardeux… et on est dedans. Il rejette la ligne droite, la ligne qui traverse le corps doit être de traviole, elle doit lutter contre la ligne du corps au repos ou du corps tranquille. On retrouve cette courbure dans les martyrs, les hystériques de la Salpétrière et évidemment dans les rockeurs de tout temps.
C'est dans la continuité de cette pensée que nous avons engagé un atelier de création performative avec Alice Assouline. Le but de cet atelier était de produire du rock, on essayait de multiplier ses formes à travers des actions diverses de reprises et d'interprétations de gestes. Cet atelier ne produit pas de forme aboutie , c'est un laboratoire de recherche que l'on nomme «Rock in progress».
Date de création
2007
Représentations
2007 / Festival ACT07 — Duplex, Genéve
2007 / Galerie du BAOUM — Grenoble
Materiaux
Kit de performance
Collaboration
Alice Assouline
2007
Représentations
2007 / Festival ACT07 — Duplex, Genéve
2007 / Galerie du BAOUM — Grenoble
Materiaux
Kit de performance
Collaboration
Alice Assouline
(I)
La chevauchée fantastique
(INSTALLATION)
Dans l'imaginaire collectif qu'a créé le western aucun des sons n'est authentique. Le son d'une winchester nous est parfaitement inconnu. J'ai souhaité reproduire l'ambiance sonore d'une chevauchée fantastique n'importe où. Cette installation est composée de deux éléments. Le premier est un héliophone, un instrument de bruitage que l'on utilise dans les opéras pour reproduire le bruit du vent. Il est constitué d'un moulin en bois qui tourne sur son axe en actionnant une manivelle. Ses pales de bois frottent une pièce de tissu gros-grain, ici de la toile de lin, créant une résonance dans le bois qui imite le bruit du vent. Le deuxième élément de cette installation est une caissette en bois remplie de moitié par du gravillon moyen sur lequel sont disposées deux moitiés de noix de coco évidées. Cet outil sert à imiter le son d'un cheval galopant dans une pleine rocheuse.Ces deux éléments actionnés ensemble permettent de reconstituer la chevauchée fantastique d'un cavalier solitaire.
Cette installation est née d'une proposition de Nais Calmette et Rémi Dupeyrat pour une exposition intitulé Far-East à la galerie Artisan Social Designer.
Date de création
2012
Lieu d'exposition
2012 / Far-East — Artisan Social Designer, Paris
Materiaux
Bois, métal, toile de lin, cuir, noix de coco, gravillons
2012
Lieu d'exposition
2012 / Far-East — Artisan Social Designer, Paris
Materiaux
Bois, métal, toile de lin, cuir, noix de coco, gravillons
(I)
Undead
(INSTALLATION)
Des objets inanimés sont disposés exactement comme dans une nature morte. Je tente de les réanimer grâce à un procédé tout simple qui consiste à disposer ces objets sur le plateau d'une machine à laver en programme essorage. La nature morte s'agite en même temps que le son du tambour de la machine se met en route.
Date de création
2009
Lieu d'exposition
2009 / Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Materiaux
Bois, plastique
2009
Lieu d'exposition
2009 / Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Materiaux
Bois, plastique
(I)
Front windows
(INSTALLATION)
444
1
À l'occasion des floralies de la ville de grenoble (un concours de décoration florale), je me suis penché sur une pratique populaire: la décoration florale des fenêtres et balcons. La plupart des gens donnent à voir de cette manière la limite de leur espace privé, cette frontière comme espace d'exposition, où chacun surenchérit et rivalise dans la composition du jardin idyllique. Je propose une composition florale où, à l'inverse de «Fenêtre sur cours» d'Alfred Hitchcock (film dont le titre original est «Rear Window», 1954), le spectacle, ici, se donne à voir sur la rue.
Date de création
2009
Lieu d'exposition
2009 / Decorator — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Materiaux
Bois, plastique
2009
Lieu d'exposition
2009 / Decorator — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Materiaux
Bois, plastique
(I)
Super 5
(INSTALLATION)
Le principe du Tuning est d'apporter des modifications afin d'améliorer l'aspect esthétique et mécanique d'une voiture. Lors de rassemblements sauvages organisés généralement la nuit sur des parkings de supermarché, les participants exposent leurs voitures coffres ouverts, exhibant tout un univers esthétique spécifique à leur pratique. Le coffre de la voiture devient l'espace d'exposition au même titre que le white cube pour l'art contemporain et chacun tente de protéger ses propres critères de reconnaissance. Je présente ici une galerie d'art (white cube) dans une voiture, et inversement une voiture dans une galerie d'art. Ces deux espaces d'exposition s'entremêlent et se présentent l'un à l'autre en une mise en abîme.
Date de création
2008
Lieu d'exposition
2008 / Global Tuning — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Materiaux
Tôle, néon, bois
2008
Lieu d'exposition
2008 / Global Tuning — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Materiaux
Tôle, néon, bois
(I)
Roche pêche
(FILM)
Atelier proposé par Pauline Curnier Jardin et codirigé avec moi-même aux habitants du Pays de Lesneven / Côte des légendes.
Comment faire une performance-film et plus précisément une comédie musicale à partir du remake d'un film fantastique, psychédélique: The Wicker Man. Projetant sur un écran des extraits de ce futur film pour en appuyer le récit oral, et puis interrompant cette projection pour chanter ou manipuler des objets, nous chercherons à immiscer du vivant dans le cinéma, à balader ainsi le spectateur de la deuxième à la troisième dimension, mêlant les aventures fictives des personnages à ce qui se passe dans l'espace même où celles-ci sont racontées. Nous ferons de Guissény le décor de notre fiction, et nous nous en inspirerons pour raconter un film étrange en chansons.
Date de création
2013
Lieu d'exposition
2013 / À domicile — Guisseny
Collaboration
Pauline Curnier Jardin
2013
Lieu d'exposition
2013 / À domicile — Guisseny
Collaboration
Pauline Curnier Jardin
(F)
Et pour quelques dollars de moins
(FILM)
Le air-guitar est une discipline qui consiste à interpréter gestuellement des performances scéniques empruntées aux guitaristes de rock mais sans la guitare. Si je me suis intéressé à ce mode d'interprétation, c'est parce qu'il est le resultat d'un désir collectif de projeter ses rêves sans d'autres outils que le corps. Il utilise la capacité du spectateur à imaginer le reste pour ne garder que l'essentiel qui est finalement la personnalité du performeur.
J'ai eu envie d'incarner un cow-boy dans un espace urbain en friche dans lequel on retrouve cette sensation de vide qui entoure des actions intenses, propre au western. J'ai voulu tourner les scènes que Sergio Leone n'avait pas tourné dans «Et pour quelques dollars de plus». J'ai donc cherché des informations et tourné la scène de duel, entre Clint Eastwood et deux frères, dont on parle dans le film mais qu'on ne voit pas. Un peu à la manière de Pierre Huyghe . Il s'agit toutefois d'un Air western. Il n'y a ni revolver, ni chapeau, seul le corps, la gestuelle et la personnalité des acteurs servent au spectateur pour imaginer le reste.
Date de création
2006
Lieu d'exposition
2006 / Scènes Coupées — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Durée
05min 23s
Participation
Thibaud Bourgoing, Jérôme Cavalière, Baptiste Chenin, Baptiste Croze, Jean-Luc Dang, Simon Fravega, Ferdinand Fravega, Sandrine Gensbittel, Béatrice Guyot, Lucy Oger
2006
Lieu d'exposition
2006 / Scènes Coupées — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Durée
05min 23s
Participation
Thibaud Bourgoing, Jérôme Cavalière, Baptiste Chenin, Baptiste Croze, Jean-Luc Dang, Simon Fravega, Ferdinand Fravega, Sandrine Gensbittel, Béatrice Guyot, Lucy Oger
Les Soirées Nomades
Participation aux Soirées Nomades, REVUE 9, Marie Losier déménage — Fondation Cartier, (2013).
Participation aux Soirées Nomades, REVUE 9, Marie Losier déménage — Fondation Cartier, (2013).
Cœur de silex
Participation en tant qu' acteur pour le film Cœur de silex, réalisé par Pauline Curnier Jardin (2012).
Participation en tant qu' acteur pour le film Cœur de silex, réalisé par Pauline Curnier Jardin (2012).
Crèche vivante
Participation en tant qu' acteur pour la performance Crèche vivante, dans le jardin de la Fondation Cartier, réalisé par Pauline Curnier Jardin et Rachel Garcia (2012).
Participation en tant qu' acteur pour la performance Crèche vivante, dans le jardin de la Fondation Cartier, réalisé par Pauline Curnier Jardin et Rachel Garcia (2012).
Grotta profunda
Participation en tant qu'acteur pour le film Grotta profunda, réalisé par Pauline Curnier Jardin (2011).
Participation en tant qu'acteur pour le film Grotta profunda, réalisé par Pauline Curnier Jardin (2011).
Clap Clap
Simon Fravega applaudit. Il danse, fait du hula hoop, des claquettes, nage, court sur place, tombe, saute, marche, crie, fait des nœuds de pêcheur, et mille choses encore. Lorsqu'il plante son décor, c'est un peu la foire. Dans un cadre sommaire et sans phare se déploie un monde d'illusions, de faux semblants, de simulacres, de performances et de contre-performances où SF raconte des histoires. Une foire aux fables mimées, aux gestes doublés, travaillés, différés. Des embrayeurs pour fabriquer du récit, de l'aventure drôle et banale, comique et lyrique où se croisent entre autres sosies, sportifs hors normes, ménagères et cow-boys.
Sosie en anglais se dit «tribute artist» ou «impersonnator», ce qui signifie respectivement faire en hommage à, ou imitateur ou encore imposteur. SF se présente comme un imposteur, pas pour autant comme un sosie, bien qu'il tende à une certaine mimésis dans ses performances et films avec les personnages dont il est question. Dans une dynamique tout à la fois proche, de répétition de gestes, et déjouant les artifices, se développe dans son travail une tension entre les faits et l'image que l'on en a.
SF peut par exemple apparaître vêtu d'une parfaite tenue de sportif dans une performance où quelques scénettes aborderont le sujet, réaliser une sublime chorégraphie de claquettes, danse dont il ne connaît en tout et pour tout que les pas exhibés ce soir là, ou encore faire une démonstration de nœuds marins, techniques apprises pour ajouter quelques gestes à sa collection et aussi pour briller par ce petit écart technique. Il se fabrique des petits pouvoirs d'illusions qu'il distille au milieu de simulacres. Ainsi, il est possible de le voir nu ou presque – sa peau intégralement recouverte de la sur-peau de nylon des patineuses artistiques – opérant une démonstration maîtrisée de hula hoop. Ou bien courir un cent mètres sans bouger d'un millimètre, mais affublé de la bonne tenue et du chronomètre ayant enregistré le record correspondant. Ou encore épaulé d'une authentique bande son, jouer une scène manquante d'un western sans désert et sans accessoire.
SF fabrique et relève des faits extraordinaires dans le cours des choses. Faire pour se sentir, pour être dans la réalité, sans pour autant que les gestes nécessitent d'être sublimés, parce que peut-être bien que la vie, la vérité se cache dans la maladresse, dans les défauts. Essayer, trébucher, accrocher sont autant d'actions qui ramènent à un faire, dépolissent les choses, les rendent plus palpables. Dans la performance Loveable Losers par exemple, il raconte l'existence de demie-records tel que celui d'Éric Moussambani réalisant aux Jeux Olympiques de Sydney le cent mètres nage libre en deux fois plus de temps que ses concurrents n'ayant appris à nager que quelques mois auparavant. Autre fait extraordinaire: une fillette faisant du vélo sans roulettes pour la première fois. Il n'y a plus aucune possibilité de hiérarchiser. Une attention aiguë est portée aux anecdotes qui pointent des hiatus dans le cours des choses, opèrent potentiellement un renversement de valeurs.
Ces petites histoires qui relient, aventures humaines inscrites dans chaque vie, sont autant de gestes révélant notre humanité, le premier étant de claquer des mains pour dire bravo, pour être proche des autres.
Chaque pièce est une forme d'hommage aux gestes, une chorégraphie de supporter. Dans ses performances SF double certains gestes afin de les souligner, de les rendre à leur état de simple geste, mais ne tente jamais de faire le sportif à la place du sportif ou bien le sosie à la place du sosie. Il reste dans une position d'accompagnement de ses personnages. Il les encourage, mimant notamment le saut de Bob Beamon – champion dont le record au saut en longueur dépassa tout entendement. Dans ces actions relevant du gag, il occupe l'espace entre l'action et l'image. SF joue un peu comme au cinéma. Il y a parfois une caméra et un décor. Sauf qu'il joue même à faire l'acteur, faisant semblant d'imiter, où imitant au niveau de l'esquisse. Mais jouer à faire l'acteur, cela ne revient-il pas à toucher quelque chose de la réalité? À se réapproprier certains gestes oubliés?
SF se révèle alors davantage comme un faux imposteur déjouant les artifices. Un artisan du gag poétique. Il joue à jouer, exécute une série de gestes, remettant en mouvement des images extraites des événements auxquels il fait allusion 1.
Sosie en anglais se dit «tribute artist» ou «impersonnator», ce qui signifie respectivement faire en hommage à, ou imitateur ou encore imposteur. SF se présente comme un imposteur, pas pour autant comme un sosie, bien qu'il tende à une certaine mimésis dans ses performances et films avec les personnages dont il est question. Dans une dynamique tout à la fois proche, de répétition de gestes, et déjouant les artifices, se développe dans son travail une tension entre les faits et l'image que l'on en a.
SF peut par exemple apparaître vêtu d'une parfaite tenue de sportif dans une performance où quelques scénettes aborderont le sujet, réaliser une sublime chorégraphie de claquettes, danse dont il ne connaît en tout et pour tout que les pas exhibés ce soir là, ou encore faire une démonstration de nœuds marins, techniques apprises pour ajouter quelques gestes à sa collection et aussi pour briller par ce petit écart technique. Il se fabrique des petits pouvoirs d'illusions qu'il distille au milieu de simulacres. Ainsi, il est possible de le voir nu ou presque – sa peau intégralement recouverte de la sur-peau de nylon des patineuses artistiques – opérant une démonstration maîtrisée de hula hoop. Ou bien courir un cent mètres sans bouger d'un millimètre, mais affublé de la bonne tenue et du chronomètre ayant enregistré le record correspondant. Ou encore épaulé d'une authentique bande son, jouer une scène manquante d'un western sans désert et sans accessoire.
SF fabrique et relève des faits extraordinaires dans le cours des choses. Faire pour se sentir, pour être dans la réalité, sans pour autant que les gestes nécessitent d'être sublimés, parce que peut-être bien que la vie, la vérité se cache dans la maladresse, dans les défauts. Essayer, trébucher, accrocher sont autant d'actions qui ramènent à un faire, dépolissent les choses, les rendent plus palpables. Dans la performance Loveable Losers par exemple, il raconte l'existence de demie-records tel que celui d'Éric Moussambani réalisant aux Jeux Olympiques de Sydney le cent mètres nage libre en deux fois plus de temps que ses concurrents n'ayant appris à nager que quelques mois auparavant. Autre fait extraordinaire: une fillette faisant du vélo sans roulettes pour la première fois. Il n'y a plus aucune possibilité de hiérarchiser. Une attention aiguë est portée aux anecdotes qui pointent des hiatus dans le cours des choses, opèrent potentiellement un renversement de valeurs.
Ces petites histoires qui relient, aventures humaines inscrites dans chaque vie, sont autant de gestes révélant notre humanité, le premier étant de claquer des mains pour dire bravo, pour être proche des autres.
Chaque pièce est une forme d'hommage aux gestes, une chorégraphie de supporter. Dans ses performances SF double certains gestes afin de les souligner, de les rendre à leur état de simple geste, mais ne tente jamais de faire le sportif à la place du sportif ou bien le sosie à la place du sosie. Il reste dans une position d'accompagnement de ses personnages. Il les encourage, mimant notamment le saut de Bob Beamon – champion dont le record au saut en longueur dépassa tout entendement. Dans ces actions relevant du gag, il occupe l'espace entre l'action et l'image. SF joue un peu comme au cinéma. Il y a parfois une caméra et un décor. Sauf qu'il joue même à faire l'acteur, faisant semblant d'imiter, où imitant au niveau de l'esquisse. Mais jouer à faire l'acteur, cela ne revient-il pas à toucher quelque chose de la réalité? À se réapproprier certains gestes oubliés?
SF se révèle alors davantage comme un faux imposteur déjouant les artifices. Un artisan du gag poétique. Il joue à jouer, exécute une série de gestes, remettant en mouvement des images extraites des événements auxquels il fait allusion 1.
Il joue avec une image, réalise un mauvais doublage, un doublage de fan qui n'est pas sans rapport avec les sosies, véritables incarnations d'un hommage.
Un lexique de gestes se déploie alors: refaire quelqu'un, refaire une gestuelle, refaire une icône devenue image, imiter, nécessite une étude de la chorégraphie d'un corps et d'un personnage.
La performance Sosie or not sosie s'appuie sur l'aventure de Charlot qui termina troisième lors d'un concours de sosies 2. Comment expliquer autrement que par l'idée que ce qui fabrique un style ce sont ses défauts, les imperfections dans le jeu qui justement le singularisent, le rendent réel facilitant la projection. Le fait est que Charlot était moins vrai que l'image que l'on s'en faisait. Les images du Charlot prenaient le dessus et finissaient par être plus vraies par leur maladresse et leur écart avec l'original. La copie serait plus réelle que l'originale, parfois meilleure – avec tout et son contraire que ce terme de meilleur peut signifier. Le monde des sosies, des copies que l'on pourrait voir comme un emblème de l'échec pourrait être un monde de la sensation, des gestes retrouvés.
Oublions donc le vrai et le faux, l'échec et la réussite et revenons-en à la fausse imposture. SF ne cache rien: par exemple, lors d'une exposition intitulée Far-East 3, il propose une sculpture-instrument recréant à la manière des outils de bruitage du cinéma la chevauché fantastique d'un cavalier solitaire. Lorsque que l'objet trompe, il est laissé à découvert.
Il double ouvertement et de façon gaguesque les demie-performances sportives, imite dans la performance Rock in progress (en collaboration avec Alice Assouline) les rockers sortis d'images google pour produire du rock ou plutôt produire l'effet du rock en étudiant la désinvolture des mouvements du corps ainsi que ses balancements vrillés sans coordination évidente: désapprendre pour se réapproprier les gestes oubliés, dérégler la gestuelle, opérer une archéologie du mouvement.
Néanmoins, quelques effets sont finement préparés en amont, quelques gestes acquis et ajoutés au répertoire. Ils viennent s'ajouter au «kit de performance» de l'artiste.
SF fabrique des images bancales aidé d'un décor minimum ; dans ses performances nous retrouvons fréquemment une table de bureau standard et la lampe qui va avec, associées à une vidéo projection.
Quelques interludes faussement techniques ponctuent les shows, des interludes faisant illusions par la maîtrise de la gestuelle, faisant irruption comme autant de matière à anecdote potentielle. Il fait illusion, il fait image un instant comme pour déconstruire ou révéler la puissance des gestes. Ces sortes de gags en opposition avec le registre de la performance bricolée, sont finalement des accessoires au même titre que d'autres éléments telle que la trompette de supporter, les images google, les collants en lycra ou les paillettes et participent du kit de performance. Cet outil est augmenté régulièrement, au gré des nouvelles performances et nouvelles trouvailles. Aucun de ses constituants n'est à priori inédit: choses trouvées, gestuelles apprises, nous pouvons les retrouver de performance en performance.
Comme autant de répétitions, d'ajustements, SF rejoue plusieurs fois les performances mais dans des contextes variables agissant sur la forme initialement pensée. Ainsi, il est possible d'en voir dans une école, un atelier d'arts plastiques, une galerie, une maison de retraite, une boite de nuit, un centre d'art ou bien un asile psychiatrique. Un peu comme un sosie d'Elvis faisant des démonstrations de rock pourrait le faire. SF fait l'artiste et tente à l'occasion d'épater la galerie.
Eléonore Pano-Zavaroni, septembre 2013
La performance Sosie or not sosie s'appuie sur l'aventure de Charlot qui termina troisième lors d'un concours de sosies 2. Comment expliquer autrement que par l'idée que ce qui fabrique un style ce sont ses défauts, les imperfections dans le jeu qui justement le singularisent, le rendent réel facilitant la projection. Le fait est que Charlot était moins vrai que l'image que l'on s'en faisait. Les images du Charlot prenaient le dessus et finissaient par être plus vraies par leur maladresse et leur écart avec l'original. La copie serait plus réelle que l'originale, parfois meilleure – avec tout et son contraire que ce terme de meilleur peut signifier. Le monde des sosies, des copies que l'on pourrait voir comme un emblème de l'échec pourrait être un monde de la sensation, des gestes retrouvés.
Oublions donc le vrai et le faux, l'échec et la réussite et revenons-en à la fausse imposture. SF ne cache rien: par exemple, lors d'une exposition intitulée Far-East 3, il propose une sculpture-instrument recréant à la manière des outils de bruitage du cinéma la chevauché fantastique d'un cavalier solitaire. Lorsque que l'objet trompe, il est laissé à découvert.
Il double ouvertement et de façon gaguesque les demie-performances sportives, imite dans la performance Rock in progress (en collaboration avec Alice Assouline) les rockers sortis d'images google pour produire du rock ou plutôt produire l'effet du rock en étudiant la désinvolture des mouvements du corps ainsi que ses balancements vrillés sans coordination évidente: désapprendre pour se réapproprier les gestes oubliés, dérégler la gestuelle, opérer une archéologie du mouvement.
Néanmoins, quelques effets sont finement préparés en amont, quelques gestes acquis et ajoutés au répertoire. Ils viennent s'ajouter au «kit de performance» de l'artiste.
SF fabrique des images bancales aidé d'un décor minimum ; dans ses performances nous retrouvons fréquemment une table de bureau standard et la lampe qui va avec, associées à une vidéo projection.
Quelques interludes faussement techniques ponctuent les shows, des interludes faisant illusions par la maîtrise de la gestuelle, faisant irruption comme autant de matière à anecdote potentielle. Il fait illusion, il fait image un instant comme pour déconstruire ou révéler la puissance des gestes. Ces sortes de gags en opposition avec le registre de la performance bricolée, sont finalement des accessoires au même titre que d'autres éléments telle que la trompette de supporter, les images google, les collants en lycra ou les paillettes et participent du kit de performance. Cet outil est augmenté régulièrement, au gré des nouvelles performances et nouvelles trouvailles. Aucun de ses constituants n'est à priori inédit: choses trouvées, gestuelles apprises, nous pouvons les retrouver de performance en performance.
Comme autant de répétitions, d'ajustements, SF rejoue plusieurs fois les performances mais dans des contextes variables agissant sur la forme initialement pensée. Ainsi, il est possible d'en voir dans une école, un atelier d'arts plastiques, une galerie, une maison de retraite, une boite de nuit, un centre d'art ou bien un asile psychiatrique. Un peu comme un sosie d'Elvis faisant des démonstrations de rock pourrait le faire. SF fait l'artiste et tente à l'occasion d'épater la galerie.
Eléonore Pano-Zavaroni, septembre 2013
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Cette idée de l'image indissoluble d'un mouvement dans lequel est prise, l'image comme contenant d'un geste en suspend, l'image comme incontournable photogramme d'un ensemble qu'il lui manque est développée dans le texte «Notes sur le geste» de Giorgio Agamben dans Moyens sans fins, notes sur la politique, Edition Payot & Rivage Poche, Collection Petite Bibliothèque, 1995).
2
En 1915, Charlie Chaplin arriva troisième à un concours de Charlot qui se tenait à San Francisco.
3
L'exposition Far east a eut lieu à Artisan Social Designer en 2012.
Curriculum vitæ
Expositions & Performances
2013
2012
Coeur de Silex — La Gallerie, Noisy le sec
Les soirées plurielles — La MC2, Grenoble
COB#2 — Le Cap, Saint-Fons
Les rencontres de la haute Romanche — Villard d'Arène
Far-East — Artisan Social Designer, Paris
Les soirées plurielles — La MC2, Grenoble
COB#2 — Le Cap, Saint-Fons
Les rencontres de la haute Romanche — Villard d'Arène
Far-East — Artisan Social Designer, Paris
2011
Festival l'art des corps — Lagorce
Festival Hors Piste — Centre G. Pompidou, Paris
Festival Hors Piste — Centre G. Pompidou, Paris
2010
La moitié des choses — Béton Salon, Paris
Plateforme — Theatre de Privas, Privas
Plateforme — Theatre de Privas, Privas
2009
Festival Point d'impact — Villa Dutoit, Genève
Festival ACT09 — GRÜ, Genéve ; K3 Project Space, Zurich ; Kaskadenkondensator, Bâles
Quartier Rouge — Grrrnd Zero, Lyon
Decorator — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Festival ACT09 — GRÜ, Genéve ; K3 Project Space, Zurich ; Kaskadenkondensator, Bâles
Quartier Rouge — Grrrnd Zero, Lyon
Decorator — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
2008
Global Tuning — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
2007
Festival ACT07 — Duplex, Genéve
Galerie du BAOUM — Grenoble
Galerie du BAOUM — Grenoble
2006
Scènes Coupées — Gallerie de l'ESAG, Grenoble
Curating
2013
Célébration — Préface, Paris. Avec Mikael Belmonte, Baptiste Chenin, Thomas Cristiani & Antoine Roux, Pauline Curnier Jardin, Simon Fravega d'Amore, Éléonore Joulin, Marie Losier et Bruno Persat
Formations
2013
Permis bateau, ENF paris
2009
DNSEP, avec les félicitation du jury — Ecole Supérieure d'Art de Grenoble (ESAG) / Haute Ecole d'Art et de Design de Genève (HEAD)
2007
DNAP, avec mention — Ecole Supérieure d'Art de Grenoble (ESAG)
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